Prévisions 2022 sur les grandes tendances de l’identité

Alors que notre vie quotidienne est chaque jour plus digitale, nous assistons à une croissance exponentielle de la collecte des données et des failles de sécurité. C’est particulièrement le cas au sein des institutions et établissements financiers disposant d’importantes et complexes infrastructures d’ancienne génération.

Voici les tendances auxquelles je m’attends en 2022.

L’authentification multifacteur (MFA) est en voie de devenir obligatoire au niveau mondial. Alors que les organisations travaillent activement et maîtriser et s’adapter à l’environnement mondial des menaces, de plus en plus de gouvernements et de secteurs d’activité commenceront à imposer l’utilisation de l’authentification multifacteur pour combattre la fraude lors de l’accès aux données. Tout aussi rapidement, guidées par une nouvelle forme de fatigue, celle liée à la MFA, nous verrons de plus en plus d’entreprises exploiter des signaux de risque pour réduire la lourdeur de l’authentification multifacteur.

La sécurité de nos systèmes numériques n’est pas seulement favorable aux affaires, elle est aussi primordiale au fonctionnement d’une société numérique. Les données compromises et le manque de confiance sur le fait que les entreprises garderont nos informations personnelles en sécurité affectent bien plus que la technologie ; elles déchirent aussi le tissu de confiance de notre mode de vie. On reconnaît de plus en plus le fait que la cybersécurité est un pilier social d’une société fonctionnant de manière responsable, semblable à la responsabilité d’affronter les questions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG).

Les attaques par bots automatisés et par force brute envahissent régulièrement les systèmes destinés aux clients, et ce problème ne cesse de croître. Nous devons exploiter l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatisé pour détecter et se protéger contre les bots qui incarnent des humains pour créer de nouveaux comptes ou tenter d’usurper des comptes. Le Zero Trust, après dix ans passés à se focaliser sur l’authentification, continuera à stimuler un changement vers l’autorisation. L’identité, c’est bien plus que la certitude sur l’individu cherchant à accéder à des ressources. Il s’agit également d’autoriser un accès approprié pour chaque utilisateur légitime.

Les utilisateurs continueront à stocker des données vérifiées à leur sujet sur leur téléphone, en reprenant ainsi le contrôle sur leurs données personnelles et en permettant d’avoir des transactions numériques plus pratiques. Nous nous attendons à plus de mouvements dans cette direction car de plus en plus d’individus l’exigent et de plus en plus d’organisations proposent des applis telles que ShoCard, qui stocke en toute sécurité des pièces d’identité nationales et fédérales numériques, des cartes de vérification vaccinale, des attestations d’assurance, des cartes grises, des badges d’employés tels que ceux fournis par Apple et Google à leurs employés, et autres. Le stockage numérique et en toute sécurité de plus de données personnelles va s’étendre à d’autres types de données d’identité, conférant aux individus plus de confidentialité et de contrôle sur la manière dont leurs informations personnelles sont partagées et utilisées.

D’après le secteur, plus de 90 % des attaques à venir cette année cibleront les API. Le Rapport sur l’état de la sécurité des API de Salt Labs révèle une hausse de 348 % des attaques ciblant les API sur le premier semestre 2021 uniquement. C’est le maillon faible des organisations dépourvues d’une gouvernance, de contrôles et d’une sécurité appropriés des API. Les API zombies qui ne sont pas retirées correctement et les API shadow, qui existent en dehors des procédures officielles de sécurité d’une organisation, facilitent les choses pour les acteurs malveillants. Ils peuvent simplement orienter une attaque vers les points d’accès auxquels, ils le savent, personne ne s’intéresse.

L’informatique et les technologies physiques d’exploitation entreront en collision et les équipes informatiques prendront la responsabilité de la sécurité des OT. Cela signifie qu’une interopérabilité de l’IT et des OT est nécessaire dès le départ. Puis vient l’élimination des technologies redondantes et la convergence des systèmes par silo pour mieux contrôler qui a la permission de pénétrer dans un bâtiment et qui peut accéder aux applis. Les systèmes de sécurité physiques modernes seront intégrés aux réseaux de cybersécurité. Ils communiqueront pour mieux contrecarrer les menaces externes et celles posées par d’anciens employés ou des employés actuels. Cela centralisera, simplifiera et améliorera l’efficacité de la position complète de sécurité des organisations.

Les conseils d’administration sont de plus en plus inquiets des cyber risques car les attaques et les failles peuvent compromettre leur chiffre d’affaires, influencer le cours de leurs actions et l’existence même d’une entreprise. Ces conseils d’administration demanderont alors plus souvent des mises à jour et des rapports détaillés sur les risques ainsi que sur les efforts de limitation de ces risques menés pour protéger l’organisation. La hiérarchie évoluera et les responsables de l’identité auront pour référent direct le RSSI. Le RSSI se tournera lui vers le conseil d’administration. Gartner prévoit que d’ici 2025 plus de 40 % des équipes de direction (contre 10 % actuellement) auront des comités de cybersécurité dédiés qui seront en contact direct avec les RSSI. Face aux menaces croissantes, les professionnels de la cybersécurité feraient bien de pousser en faveur d’une collaboration plus rapide et plus large entre la direction et le RSSI.

En 2022, une attention croissante sera portée à l’amélioration de l’expérience de l’utilisateur final. De plus en plus d’individus et d’organisations reconnaissent l’orchestration des identités sans code, low-code, comme la manière pour être agile et garantir des expériences extraordinaires aux utilisateurs finaux. Tout connecter signifie que les interfaces utilisateurs sont plus rapides et plus faciles à élaborer, à gérer et à modifier. Cela élimine les expériences clients décousues, par silo, réduit les frictions et garantit des expériences client de bout en bout supérieures et cohérentes.

Nous occupons un marché physique international depuis des décennies. L’intégration continue de celui-ci avec notre monde numérique et la bataille croissante contre les acteurs malveillants continue. Les efforts pour protéger les données et améliorer l’expérience utilisateur doivent garder le cap, au minimum, et ouvriront la voie, idéalement, vers un monde plus sûr, plus sécurisé et sans frictions. Ceux qui, comme nous, sont à l’avant-garde de ces efforts relèvent ce défi.